Les 18 et 19 decembre 2002 se tiendra a Alger la quatrieme session de la Commission mixte economique Japon-Algerie.
Apres une periode de confusion causee par les actes terroristes des islamistes et apres avoir traverse une periode de convalescence, l’Algerie entame une nouvelle ere de developpement qui doit etre justement appreciee par notre pays.
Les differents journaux locaux du 10 novembre 2002 (El Moujahid/ El Watan/ Liberte etc,) ont rapporte l’amelioration du classement de la COFACE. L’organisme français de garanti des credits classe les 140 pays du monde en categories allant de A1 a A4 pour les pays aptes a accueillir les investissements et en une autre categorie B/C/D pour ceux d’entre eux qui en presentent des risques. L’Algerie qui etait classee [B] pendant la periode du terrorisme vient d’etre reclassee en [A4] se plaçant ainsi au dessus de la Russie ou de l’Argentine.
Les journaux rapportent aussi que M. BOSCO, directeur des echanges internationaux de la banque d’exterieur americaine ( Eximbank ) a annonce la disponibilite du gouvernement federal et des autorites americaines d’assurance-credit a accepter de soutenir les risques pour des operations entreprises par les compagnies desireuses de traiter avec l’Algerie et a promis un pret s’elevant a 5 milliards de dollars en cinq ans pour les exportations des produits americains autres que les hydrocarbures.
Par ailleurs,il est a signaler qu’il a deja ete decide l’octroi d’un pret de 250 millions pour un projet de construction de logements et d’hôtel dans un site prevu pour un technopole aux alentours d’Alger.
Quant au Japon, vu la revision par l’OCDE de l’evaluation par pays, l’organisme d’assurance du commerce exterieur japonais NEXI a eleve d’une categorie la position de l’Algerie a partir du mois de novembre passe.
Toute cette serie de nouvelles evaluations reflete bien evidemment une amelioration des risques politiques que represente l’Algerie a commencer par la question securitaire et la situation macro-economique.
L’amelioration dans ce dernier domaine est particulierement apparente vu la stabilite du prix de petrole qui est le facteur-cle de l’economie algerienne. Le montant des reserves en devises qui stagnait autour d’un milliard de dollars au debut des annees 90 a atteint en fin 2001, 17,8 milliards de dollars, on s’attend a ce qu’il atteigne 22,5 milliards a la fin de l’annee 2002, representant ainsi 20 mois d’importations,
La dette exterieure qui culminait a 28 milliards de dollars a l’epoque descendra jusqu’a 22 milliards $ a la fin de cette annee. Quant au taux de croissance, qui etait de zero ou meme negatif a l’epoque, il est devenu positif ces dernieres annees, voire meme significatif puisqu’il est attendu cette annee a ce qu’il atteigne le seuil de 5 %.
Le taux d’inflation qui depassait les 20% enregistre un chiffre inferieur a 10 ces dernieres annees., enfin, bref on note une nette amelioration dans la situation dans son ensemble.
Sur le plan politique cette annee fut une annee d’elections. Les elections de l’Assemblee nationale (la chambre basse) d’un mandat de cinq ans se sont tenues le 30 mai, le taux de participation n’a ete que de 46%, un taux bien inferieur aux 60% enregistres lors des dernieres elections de 1997, mais le retour du FLN comme parti majoritaire a ete remarque avec l’obtention de 199 sieges sur 389 (248 sieges au total pour la coalition gouvernementale FLN-RND). Le gouvernement actuel forme par le Premier Ministre M. Benflis au mois de juin, s’assure ainsi d’un confortable soutien.
De plus, le 10 octobre passe, les elections regionales se sont deroulees d’une façon juste et dans la transparence. Le taux de participation de 51% depasse celui realise lors des elections du mois de mai et le FLN s’est vu encore une fois vainqueur en remportant la majorite dans 43 assemblees sur 48. Ainsi, avec l’instauration de la democratie en Algerie qui s’affirme de plus en plus, c’est la stabilite dans les structures politiques du pays et du gouvernement Benflis qui en gagne et devient une realite.
Ceci dit, dans les deux elections, il y a eu un boycott observe dans la region de la Kabylie, ce qui confirme que le probleme des kabyles, qui se pretendent une identite specifique, est une question qui traîne depuis l’independance. Ce theme avec celui des couches populaires les plus defavorisees et affectees par les mesures economiques de liberalisation, notamment les jeunes soufrant du chômage, seront certainement parmi les defis les plus importants qui se poseront au gouvernement algerien.
Pour faire face a ces questions et en vue d’ameliorer le niveau de vie de la population et de creer l’emploi, le gouvernement a annonce en avril 2001, un plan de relance economique en investissant un montant total de 7 milliards de dollars sur trois ans pour les projets d’equipement, d’infrastructure et de developpement economique.
Il va de soit que la reduction du taux de chômage, l’amelioration de la stabilite sociale et la conception d’un developpement economique de l’Algerie qui ne perdra pas de vue le processus de mondialisation et d’ouverture des marches dependra d’un facteur indispensable : l’arrivee des investissements directs etrangers.
Le gouvernement algerien en est conscient et reaffirme que pour une incitation continue de ces investissements etrangers, le renforcement de la competitivite tout en poursuivant les reformes dans les secteurs d’interet, tels que le systeme bancaire, l’energie, l’industrie miniere, et les infrastructures de base, s’avere necessaire.
La realisation du plan de relance economique est basee sur la repartition du surplus realise par les mesures d’incitation de reprise des affaires en se donnant comme indice de base un prix moyen du petrole de 19 $ / baril, chiffre realiste qui se situe en dessous des prix du marche, fluctuant entre 22-28 dollars, comme etabli par l’OPEC.
Bien heureusement, avec l’amelioration de la situation macro- economique, non seulement la France ou les Etats Unis cites plus haut mais d’autres pays europeens ou meme des pays de l’Amerique de sud ou d’Asie ont manifestent desormais leur souhait d’investissements. Les journaux ont rapporte recemment a grande echelle le premier sommet economique Algerie-Etat-Unis qui s’est tenu du 9 au 13 decembre a New York, organise par le Conseil Economique Algero-americain. Ils ont montre les scenes des conferences expliquant le systeme d’octroi des assurances officielles du gouvernement americain pour les differents projets publics ou prives d’interet a l’Algerie. De meme, des manifestations economiques similaires avec d’autres pays sont prevues. La plus proche etant celle du patronat italien qui prevoit une visite a Alger au debut de decembre.
Enfin l’Algerie semble avoir reussi un pari celui que les pays s’en donnent pour but de collaborer au renforcement de son developpement economique. Au Japon aussi, l’Institut d’etudes economiques du Moyen-Orient vient de publier sous le titre [Realites et perspectives des reformes economiques en Algerie] un rapport couvrant l’etat d’avancement de ces reformes jusqu’a la fin de l’annee passee et un autre rapport publie en novembre sous le titre de [Tendances de la privatisation en Algerie]. Il est a souhaiter que le Japon semble enfin prendre connaissance de l’actualite algerienne et y se donne des mesures pour ne pas prendre de retard sur les autres pays.
Il ne nous reste qu’a souhaiter que la quatrieme session de la Commission mixte algero-japonaise puisse constituer une occasion pour confirmer tout cela.