Network of those, Japanese and Algerians, who work together for the friendship and cooperation between
the two countries and two peoples
|  Japan Algeria Center FAQ  |  Commentaires  |   
Les Nouvelles
Informations
Ambassade d' Algerie
Series
Japon-Algerie
Nouveauxvenus
Les Nouvelles
L' Algerie et moi
Le Japon et moi
Ouvrages-articles
These
Liens
Commentaires

La construction de la plus grande raffinerie du monde en Algerie

Hiroshi INOUE

(Cet article a ete publie dans le bulletin de la societe ITOCHU de l'annee 1971. M.INOUE etait le representant d'ITOCHU a Alger entre 1964 et 1970 et ensuite de 1978 a 1982. Il fut un des pionnier dans le decouverte du marche Algerien pour sa societe et pour l'industrie Japonaise. En 1998, il a pris sa retraite et est decede le 1er juillet 2000.)

 

Lorsque SONATRACH a presente la proposition de la construction d' une raffinerie a Arzew, j'ai doute de sa faisabilite. Meme JGC Corporation qui avait effectue a la demande de PNUD, un travail de "consulting" concernant le projet d'industrialisation du gaz naturel algerien avec une perspective d'un resultat favorable avait le meme sentiment quant a la construction d'une raffinerie de petrole.

A l'epoque (vers 1968), on pensait qu'il est impossible pour le Japon d'exporter des machines industrielles lourdes au de-la du canal de Suez. " Investir en Algerie? C'est comme si la France venait s'installer au nord de Kyushu, inconcevable, mais si vous y tenez, vous avez notre accord et notre benediction si vous reusissez." Tel fut la reaction officieuse de nos autorites. Mais ce fut aussi un sentiment general repandu dans la profession. L'Algerie, pays dependant encore a 90% du commerce avec la France, les braises de la guerre civile encore chaudes, sera t-elle notre prochain partenaire?

Le President Boumediene avait a l'epoque 42 ans et M.Gozali, President de SONATRACH, 35 ans. Nous avions de temps a autre l'occasion de discuter de l'avenir de ce jeune pays avec ses jeunes dirigeants. "Nous comprenons bien qu'il faut commencer par l'industrie legere, ensuite proceder a l'industrie lourde parce que c'est le chemin le plus sure. Mais, de cette maniere, nous ne pourrons jamais ratrapper les pays developpes." Ce furent les mots prononces par le jeune President qui m'a fait penser a nos leaders de l'epoque de Meiji. Chaque fois j'ai eu l'occasion de discuter avec lui et son equipe, j'ai senti leur forte volonte de construire un etat, leur determination de realiser l'independence nationale, en un mot leur ambition et leur fierte.

Nous avons ose parier sur le gouvernement Algerien, sur sa jeunesse. Nous avons convaincu JGC dont l'attitude restait prudente. Le gouvernement Algerien nous disait de meme: "Nous voulons que le Japon s'engage dans ce projet pour que nous puissions sortir de la dependence de l'Europe." De plus, il appreciait hautement la capacite technique de JGC et son attitude positive lorsque elle etait consultant de PNUD.

Octobre 1968, l'appel d'offre fut clos et a partir de ce moment et au cours des 10 mois suivants, les negociations extremement dures continuerent. A commencer par la langue, tout etait different, surtout la facon de penser et la commission d'achat de SONATRACH etant constituee de personnes jeunes et peu experimentees n'etait pas un interlocuteur facile. Nous manquions d'espace dans les chambres d'hotel qui etaient trop exigues, il y faisait une chaleur insupportable. La difficulte des negociations a depasse toute notre prevision.

Enfin, lorsqu' on est arrive a conclure le contrat apres une longue seance qui a dure jusqu'a minuit dans une modeste salle de reunion du Ministere des resources minieres, sans air conditionne et ou les rayons de soleil couchant tapaient fort, nous etions a bout de nos forces physiques et morales. Notre unique souhait etait d'aller dormir tout de suite avec une consolation que notre consession sera utile pour le peuple Algerien. Ainsi nous avons realise la plus grande raffinerie du monde dont le cout s'elevait a 25 milliards de yens, la dure de construction a 30 mois, cle en main.